Translate

samedi 12 novembre 2016

Enex Jean-Charles avoue l'échec de l'élite d'Haïti: Enfin, un politicien avec une lueur de probité!


Lors de son passage dans la commune de Fort-Liberté, chef-lieu du département du Nord-Est, le mardi 8 novembre 2016 pour évaluer l’ampleur des dégâts provoqués par les inondations du 5 au 6 novembre, le premier ministre haïtien, Enex Jean-Charles a avoué la responsabilité de l’élite haïtienne dans les déboires du peuple et le sous-développement qui s’installe de plus en plus dans le pays.

Le premier ministre est clair dans ses propos. Il ne se réfère pas à l’expression ‘’nous sommes tous coupables’’, utilisé souvent, de façon démagogique, par les autorités incompétents pour se réconforter de leurs échecs.

« Si aujourd’hui nous continuons à parler de catastrophe dans le pays, nous devons accepter que nous en avons notre part de responsabilité, en qualité de dirigeants », a-t-il déclaré d’un air soucieux, tout en évitant de blâmer seulement ses prédécesseurs sur la mauvaise gestion du pays.

« Pour que quelqu’un arrive au rang de premier ministre, il faut faire partie de l’élite du pays. Cela veut dire qu’il était là quand les décisions normales n’étaient pas prises », précise M. Jean-Charles pour acceptersa part de responsabilité.

Il indexe, d’un autre côté, les habitants qui se livrent à abattre les arbres et à construire des maisons en dehors des normes établies. Ce qui renforce la vulnérabilité d’Haïti face aux aléas de la nature. Donc, les dirigeants, ainsi que les habitants ont leur part de responsabilité dans le malheur du pays. En parlant de responsabilité dans le malheur du pays, on ne devrait pas oublier que certains hauts fonctionnaires d’Haïti viennent certaines fois de nulle part et se sont imposés par des puissances étrangères.

« J’espère que les catastrophes nous servent de leçon pour vivre et construire autrement », souhaite Enex Jean-Charles.

L’homme politique a tenu ces propos, lors d’une rencontre avec les autorités locales au Centre d’Opération d’Urgence Départementale (COUD) en présence des membres d’une délégation qui l’accompagnait. Dont, le ministre de l’Intérieur, François Anick Joseph; le ministre de l’agriculture, Guito Laurore; le ministre des travaux publics, Jacques Evelt Eveillard; le secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Himler Rébu et son conseiller spécial, Herbert Docteur. Ainsi qu’en présence d’autorités municipales et départementales du Nord-Est.

Suite à environ 3 heures d’averses dans la soirée du samedi 5 au dimanche 6 novembre 2016, les communes de Ouanaminthe, Ferrier, Caracol, Terrier-Rouge, Fort-Liberté, Trou-du-Nord et les Perches sont toutes inondées. Et, selon le bilan de la Direction de la Protection Civile (DPC), une personne est portée disparue dans la commune des Perches, environ 3700 familles sont affectées et les champs sont dévastés.

« A chaque averse, à chaque cyclone, c’est la catastrophe », déplore le premier ministre.

Par ces déclarations, le professeur de droit administratif semblerait vouloir se distinguer des autres politiciens qui refusent systématiquement de reconnaître leur inefficacité dans la lutte pour le développement du pays.

Cependant, la République Haïti n’a pas besoin des remords, des aveux ou du mea culpa des artisans de la misère de son peuple. Mais, d’un changement de comportement, où la classe dirigeante fait de l’intérêt du pays, sa priorité.

Un changement de comportement qui doit surtout se manifester dans les actions, pas seulement dans les discours.


Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

Aucun commentaire:

Publier un commentaire