Smith Augustin |
Les migrants
enregistrés ne reçoivent qu’une petite carte de la part des responsables de l’immigration
haïtienne, et la promesse de les aider à l’avenir si c’est possible.
«Accueillir
les migrants devrait vouloir dire: donner aux migrants les moyens nécessaires
pour rentrer chez eux, et répondre aux besoins immédiats, tels nourriture et
soin de santé», rappelle le spécialiste en droit de l’Homme.
Selon lui,
«la structure d’accueil établie à la frontière de Ouanaminthe, représente la
faiblesse et irresponsabilité de l’Etat haïtien».
Même le
contenu du formulaire à utiliser pour l’enregistrement des ressortissants
haïtiens, est encore un sujet de débat et de divergence entre les responsables
d’institutions intervenant dans l’accueil des migrants, près de trois mois après
le 17 juin 2015 qui était la date limite d’inscription au Plan national de
régulation des étrangers (PNRE) de la République dominicaine.
Le comité
mixte national de solidarité n’arrive même pas à organiser l’accueil des
migrants, comme le prétend le gouvernement haïtien.
La réponse
des autorités haïtiennes se fait toujours attendre au niveau de la ville
frontalière de Ouanaminthe, signale Augustin qui croit que l’Etat haïtien est
encore au niveau de la préparation, mais dans la phase de réponse.
L’indifférence
que montre l’Etat haïtien vis-à-vis des Haïtiennes et Haïtiens vivant en République
dominicaine ne surprend pas nombre de responsables d’institutions intervenant
dans l’accueil des migrants dans la ville de Ouanaminthe. Au contraire, elle
correspond aux traitements que l’Etat inflige aux personnes exclues de la
société, soulignent plusieurs d’entre eux.
«Quand ces
gens sont là dans le pays comme paysans, démunis… ils n’ont aucune valeur aux
yeux des autorités. Pourquoi cela serait différent quand ils se font rapatrier?»,
s’interroge Smith Augustin qui a déclaré que l’Etat haïtien est très cohérent
dans ses irresponsabilités, dans ses comportements pour perpétuer l’exclusion
qui gangrène le pays depuis plus de 200 ans.
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