Quand sénateur Larêche remplace Bien-Aimé, en mode fausse solution, dans le dossier du courant

Le Sénateur Ronald Larêche et les 5 transformateurs (collage de photo) | Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info

Depuis plusieurs années, l'accès à l'énergie électrique est l'un des sujets de préoccupation des habitants de plusieurs communes du département du Nord-Est, particulièrement Ouanaminthe et Fort-Liberté. Des plaidoyers et des mouvements violents ont eu lieu dans cette quête à l'électricité.

Lors des descentes des lieux des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), soutenus par l'Unité Departementale de Maintien d'Ordre (UDMO) et d'autres unités spécialisées de la PNH venues directement de la capitale Port-au-Prince (à environ 250 kilomètres de Ouanaminthe), pour étouffer les mouvements revendicatifs, on a compté plusieurs meurtres au sein de la population civile. Des morts par balle et des enfants en bas âge morts asphyxiés sous le coup de gaz lacrymogène lancé par les forces de l'ordre. Un soldat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a aussi perdu la vie au cours des violences. 

Face au refus des administrations Michel Martelly - Laurent Lamothe et Michel Martelly - Evans Paul pour travailler afin d'accorder un accès à l'électricité 24 heures sur 24 à la population, un sentiment de rejet commençait à se développer contre les autorités du pouvoir exécutif.

En bon observateur, le sénateur Lavalas d'alors, Jean-Baptiste Bien-Aimé a multiplié, dans la presse, les critiques contre le régime des Tèt kale. Il a aussi annoncé un ensemble de pourparlers avec des instances gouvernementales et des responsables de l'agence américaine de développement international USAID, dans l'idée de contraindre le gouvernement haïtien à faire sa part dans un "accord" signé entre ces deux parties pour alimenter Ouanaminthe et Fort-Liberté 24 heures sur 24 via le réseau électrique de NREKA qui se trouve dans la commune de Caracol.

Dans un premier temps, cette stratégie a permis au sénateur de commencer à redorer son blason, avant qu'elle a tournée contre lui aux dernières élections sénatoriales de l'année 2016. Un fait qui a contribué largement dans la faite de Jean-Baptiste Bien-Aimé dès le premier tour des élections, au profit du candidat du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), Wanique Pierre.

Constatant que l'envie d'accéder à une alimentation électrique 24/24 hante encore les esprits à Ouanaminthe et à Fort-Liberté, le sénateur de la plate-forme Vérité, Ronald Larêche reprend la même formule de l'ancien sénateur Bien-Aimé.

Dès la présentation de la politique générale du premier ministre Jack Guy Lafontant au Sénat de la République, Ronald Larêche n'a pas cessé de se faire voir comme le nouveau "défenseur" du département du Nord-Est dans le dossier de courant électrique.

Il est rare que l'élu du Nord-Est prenne la parole en public pour ne pas évoquer "ses démarches" dans ce dossier.

Se croyant plus main que Bien-Aimé, Larêche met actuellement sur le tapis, la dernière tactique utilisée de l'ancien sénateur Lavalas dans sa tentative de séduire les électeurs. Il s'agit de distributer quelques transformateurs à des quatiers de la commune frontalière de Ouanaminthe.

5 transformateurs sur la cour du bureau politique de Ronald Larêche à Ouanaminthe, le 19 mai 2017 | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info

Depuis la semaine dernière, Ronald Larêche fait étaler 5 transformateurs et quelques dizaines de mètres de câble électrique sur la cour de son bureau politique à Ouanaminthe, afin que tout le monde puisse contempler "son cadeau au peuple". De leur côté, les responsables du bureau font l'éloge de cette initiative, sur les réseaux sociaux et à travers les rues.

Ignorant que la revendication de la population est l'accès à l'électricité 24/24, avec une préférence pour une connexion au réseau de Caracol au lieu de celui de l'Electricité d'Haïti (EDH), sénateur Larêche gaspille son énergie en tentant d'apporter de solution superficielle au lieu de se concentrer dans la recherche de solution viable et durable.

Actuellement, l'EDH fournit un service électrique chaque deux jours, entre 4 à 6 heures d'alimentation, par intermittence et de façon irrégulière aux habitants du centre-ville de Ouanaminthe, une partie de trois des cinq sections communales, soit Haut-Maribahoux, Savane-au-Lait et Savane-Longue, et ceux de la commune de Fort-Liberté.

Le service qui a été toujours de mauvaise qualité s'est empiré au cours de l'année 2016. Et, les responsables de l'EDH, le gouvernement central et les autorités locales ferment les yeux sur ce problème.

Face à l'entêtement de nos dirrigeants à se verser dans la facilité, devons-nous les rappeler à tout bout champ qu'ils ont la responsabilité de travailler pour apporter des solutions viables et durables aux problèmes du peuple, mais pas de lui jeter de la poudre aux yeux?

Jéthro-Claudel Pierre Jeanty