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mercredi 16 avril 2014

Un tournant vers des manifestations pacifiques pour réclamer de l’électricité 24/24 à Ouanaminthe

Après plusieurs jours de turbulence, un climat de paix retourne sur Ouanaminthe ce mercredi 16 avril 2014. Des leaders de différentes "Bases" ont décidé de cesser la violence et utiliser la carte de manifestation pacifique pour continuer à demander un accès à l’électricité 24 heures par jour.

Plusieurs centaines de personnes, ont  gagné les rues de Ouanaminthe, mardi 15 avril. Pendant cette marche pacifique, ils érigeaient de pancartes avec des inscriptions comme : "aba black out", "bay Wanament kouran 24/24". La présence des forces de l’ordre n’était pas remarquée. Et, aucun incident n’était pas enregistré.

Les membres de "Base l’enfer" veulent donner la preuve qu’ils ne sont pas des violents comme certaines personnes le prétendent. Plutôt ils sont des citoyens conséquents qui sont à l’avant-garde pour défendre les intérêts de Ouanaminthe, déclare Désamour Claudel.

En République Dominicaine, même les cochons, les poules ont accès à l’électricité, tandis que nous les Ouanaminthais, des humains que nous sommes, nous n’en avons pas l’accès déplore M. Désamour.

Il dénonce l’administrateur de la Compagnie Industrielle de Développement (CODEVI), Victor Thomas, qui les offre de l’emploi et des pots-de-vin pour abandonner leur revendication.

M. Désamour a fait valoir sa qualité de contremaître pour expliquer que le pot-de-vin de Victor Thomas ne l’intéresse pas. Beaucoup de membres de Base l’enfer sont des professionnels, on ne peut nous acheter, poursuit-il.

Le représentant de "Base paille de fer", Joseph Papitesson Dorélas, dénonce les leaders des "Bases Cyclone, Pacifique, Ti monnen pa ja" pour avoir reçu une somme de 1200 gourdes chaque vendredi, par leader, de la part des responsables de CODEVI, pour d’abandonner le mouvement. Pour lui, c’est une trahison

Il faut signaler que les "Bases Cyclone, Pacifique, Ti monnen pa ja" se trouvent à Gaillard. Les employés du CODEVI sont obligés de passer dans cette banlieue pour se rendre au travail.

Claudel Désamour lance un appel aux différentes bases  à se ressaisir et continuer à défendre les intérêts de la population.

L’animateur de radio, Frantz Fils-Aimé, qui prenait part à la manifestation, invite les autorités à prendre en compte cette noble revendication.

Le représentant de "Base Mapou", Edrice Pierre, appelle tous les secteurs de la population à les rejoindre pour presser le gouvernement, parce que c’est toute la communauté qui profitera des bienfaits de l’électricité, dit-il.

John Dérival, un autre représentant de Base Mapou, déclare que c’est une absurdité, en ce plein 21ème siècle pour que la population soit obligée à utiliser la violence pour réclamer de l’électricité. Si EDH accepte de nous fournir 12 heures d’électricité par jour, nous cesserons le mouvement pour attendre l’arrivée d’un service 24/24 via le réseau de Caracol.

Les manifestants espèrent que les autorités profitent de leur bonne foi pour résoudre pacifiquement le problème. Ils mettent en garde ceux qui ont souvent tendance à négliger la population quand les revendications se font de manière pacifique, car leur patience a de limite.

Si leur revendication n’est pas satisfaite, des méthodes violentes pourront être réenvisagées, précisent-ils.

Il faut faire remarquer que les Bases l’enfer, Mapou, Cyclone, sont les piliers des protestations qui ont débuté depuis le mois de janvier.

Rappelons que ces protestations ont redémarré le 10 avril, elles touchent presque tous les principaux axes routiers et banlieues du centre ville de Ouanaminthe.

Des agents du corps spécialisé UDMO ont procédé à l’arrestation de 3 individus à Calvaire. Leur identité n’est pas encore révélée, mais plusieurs témoins confirment l’information.

Chaque jour, les forces de l’ordre ont dû utiliser de gaz lacrymogène, et tirer des coups de feu pour tenter, en vain, de prendre le contrôle de la situation. La seule présence des agents de la  Police Nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilité en Haïti (MINUSTAH) dans les zones concernées suffit pour déclencher des affrontements avec les protestataires.

Ce virement vers des actions pacifiques est très apprécié par beaucoup de riverains.

Les autorités prennent souvent, la violence faite par les protestataires, comme prétexte pour justifier leur inaction. Pour ces riverains la balle est maintenant au pied des autorités pour prouver, à leur tour, leur volonté de travailler au profit de la population.

Maintenant, la question à se poser, est-ce que le gouvernement va délibérément électrifier la commune de Ouanaminthe 24 heures sur 24, ce qu’il n’a pas fait quand il avait un couteau sous la gorge ?

On ne doit pas mettre la charrue devant les bœufs, on s’arrête là pour le moment !

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