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vendredi 2 mars 2018

Inauguration du Centre de Ressources Frontalier de Ouanaminthe

Intervention de Fabien Sambussy, Chef de Mission OIM Haïti| par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info
L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a procédé, le jeudi 1er mars 2018, à l’inauguration du Centre de Ressources Frontalier (CRF) de Ouanaminthe, a constaté le journal Nord-Est Info.

Les objectifs du CRF sont de favoriser le déploiement d’agents gouvernementaux de protection, renforcer la coordination entre les acteurs de protection locaux, accueillir et enregistrer les migrants vulnérables dans de conditions dignes et sécuritaires, faciliter la tenue de séance de conseils personnalisés pour les migrants vulnérables, initier le référencement vers les structures locales d’assistance, et de sensibiliser la population sur la migration irrégulière et la traite des personnes.

Ce centre implanté à proximité de la ligne frontalière Ouanaminthe (du côté d’Haïti) et Dajabón (du côté de la République Dominicaines), sur une partie du terrain de la Direction Nationale de l’Eau Portable et de l’Assainissement (DINEPA), est voué à devenir le premier point d’accès au référencement des migrants vulnérables de la zone frontalière.

Le CRF de Ouanaminthe est le quatrième et dernier implanté dans de zones frontalières entre les Républiques d’Haïti et Dominicaine, dans le cadre du projet « Aide aux enfants et femmes vulnérables dans les zones frontalières entre Haïti et la République Dominicaine » qui prendra fin sous peu. Un projet financé à hauteur de 20 millions de dollars par le gouvernement du Canada, et exécuté par l’OIM.

Le centre sera géré et exploité par les instances nationales de protection,  particulièrement l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche (IBESR), la Brigade de la Protection des Mineurs (BPM) et l’Office National de la Migration (ONM).

Dans ses propos de circonstance, le chef de Mission de OIM en Haïti, M. Fabien Sambussy a déclaré que « Le CRF constitue une avancée notoire dans le renforcement des mécanismes de protection de migrants dans les zones frontalières grâce à la coordination de tous les partenaires de protection, car les besoins sont réels ».

Depuis la fin Plan National de Régulation des Etrangers (PNRE) en juin 2015, l’OIM a enregistré plus de 230 mils migrants haïtiens dont 4 mils 167 enfants non-accompagnés ou séparés et 5 mils 807 personnes à risque d’apatridie sont revenus ou ont été déportés vers Haïti.

Selon le chef de Mission de l’OIM en Haïti, « Ces chiffres témoignent de l’importance du besoin d’assistance et de réintégration sur toute la zone frontalière, particulièrement des femmes et des enfants car ce sont les plus vulnérables. Tous ces migrants arrivent dans des conditions très difficiles : sans aucune ressource financière, certains affamés, d’autres blessés, et sans moyen de communiquer leurs proches ».

De son côté, le chef de la coopération de l’Ambassade du Canada en Haïti, Carlos Rojas-Arbulú a fait savoir que la réalisation du projet rejoint les priorités du gouvernement canadien en matière d’aide publique au développement, surtout au niveau de sa politique féministe qui vise l’égalité entre les genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles, après avoir souligné que « Le renforcement des capacités des acteurs étatiques et de la société civile, et le meilleur accès au service pour la réintégration durable des migrants est un travail excessivement important ».

Intervention de Carlos Rojas-Arbulu, Chef de Coopération de l'Ambassade du Canada en Haïti | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info
Plus loin, M. Rojas-Arbulú a précisé que « Grâce au projet qui a commencé en 2016 plusieurs résultats concrets ont été atteints : 295 acteurs de protection ont été formés sur les droits humains fondamentaux, la traite des personnes et la gestion des migrants vulnérables, 203 enfants ont repris l’école en septembre 2017, 1927 personnes sont en cours de documentation et 439 migrants vulnérables sont soutenus au travers des activités génératrices de revenus… », tout en soulignant qu’il reste encore des défis énormes  à relever dans la zone frontalière où la vie est difficile pour les populations vulnérables.

Pour sa part, Ely Thelot, président du Conseil National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP) s’est dit fier que son institution a pu jouer un rôle dans l’établissement des CRF.

Ely Thelot, président du CNLTP | par Emile Pierre / de Nord-Est Info
« Aujourd’hui, en plein 21ème siècle, personne ne doit rester indifférent face aux horreurs de l’esclavage moderne. Nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher qu’un humain puisse être vendu à l’encan comme du bétail ou de banals objets », a-t-il déclaré avant de relater des récits de l’esclavage de certains Haïtiens en République dominicaine.

M. Thelot a aussi souligné que « Le centre établit à Ouanaminthe ne sera  pas suffit pour combattre le fléau de la traite de personnes. Il faudra faire plus encore. Beaucoup plus », en étalant les mesures à prendre.


Jéthro-Claudel Pierre Jeanty


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