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jeudi 19 janvier 2017

Solliciter l’aide dominicaine: Le péché de Ronald Larêche et le faux nationalisme de ses détracteurs!

Sénateur Ronald Larêche, le 16 juillet 2016 | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info
En date du 27 décembre 2016, Ronald Larêche, président du Sénat haïtien d’alors, a sollicité l’intervention du gouvernement dominicain via une correspondance adressée à l’ambassadeur dominicain accrédité en Haïti, pour formaliser une entente trouvée avec les autorités frontalières de la localité de Restauration (du côté dominicain) pour le réaménagement des plusieurs tronçons de route au niveau du département du Nord-Est, particulièrement dans la commune de Mont-Organisé.


Dans cette correspondance à l’ambassadeur Ruben Silie Valdez, Ronald Larêche indique les zones  d’intervention. Il s’agit de:
Centre-ville de Mont-Organisé en passant par la 1ère section communale de Savanette jusqu’à Borne 50, localité limitrophe avec la ville de Restauration en République dominicaine.
Route partant de Carice en passant Bois Laurence à Chaine Longue.
Route reliant les communes Carice et Vallière.

Une correspondance qui fait tour des réseaux sociaux, depuis le 16 janvier 2017, accompagnant généralement de commentaires défavorables au sénateur du Nord-Est.

Les détracteurs du sénateur originaire de Mont-Organisé se sentent toucher dans leur nationalisme. Ils évoquent, pour la plupart, des manquements d’ordre administratif et diplomatique dans la démarche de Ronald Larêche.

Après le déferlement des critiques, le sénateur rappelle que « Le transport entre les communes Carice et Mont-Organisé est complètement paralysé, depuis le mois de novembre 2016, suite aux pluies torrentielles qui ont frappé le pays. En plus du manque accru de matériels du côté des institutions haïtiennes, particulièrement le Centre National d’Equipements (CNE) et le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC), les entreprises privées fournissent des travaux bidons et à des prix exorbitants », avant de souligner la jalousie de ses adversaires politiques qui veulent lui freiner ses démarches pour apporter un mieux-être à la population.

« Tandis que, dans le cadre des collaborations coutumières entre les autorités des deux côtés de la frontière, les autorités dominicaines n’auraient réclamé qu’un modeste frais par jour pour les équipements, la garantie que les équipements seront sécurisés et les opérateurs dominicains hébergés et nourris », précise Larêche. Il assimile les critiques lancées contre lui à une ignorance des relations d’échanges de services, solidarité et d’entraide caractérisant les communautés frontalières depuis de longues années.

C’est une pratique courante d’emprunter le service des voisins Dominicains. Pour un concert, le nettoyage d’un marché public, les fêtes patronales ou l’aménagement d’une route, les responsables haïtiens des localités frontalières sollicitent régulièrement les Dominicains pour leur système de sonorisation, le stand et engins lourds, entre autres.

Les voisins prennent part, souvent, aux festivités des communes de Ouanaminthe et Capotille, soit pour le commerce ou la distraction.

Dans un premier temps, la démarche du sénateur serait une aberration, selon le proche du régime tèt kale, Cyrus Sibert. Il a publié sur son compte Facebook « Bon Mezami, ki sa ki pran Senatè Ronald Lareche la pou li al mande dominiken vini fè wout nan depatman Fwontalye Nòdès ke dominiken yo deja ap revandike pou koze lò ??? Kòmsi Lareche pa konnen si Relasyon ant 2 peyi dwe pase pa ministè afè etranjè? Misye pa konnen si se egzekitif ki reskonsab diplomasi peyi-a? Eske Senatè nou yo tounen yon bann mandyan kap lonje kwiw bay dominiken? », s’interrogait-il

« Lareche ap komèt yon seri erè pakou ki sanlè detri kapital politik li ak avni politik li. Politisyen Aysyen pedi sans listwa ak diyite. Dominiken yo pral sere nan achiv lèt demand sa ke yon Senatè Aysyen zòn fwontalye te voye ba yo », a-t-il poursuivi.


Il a écrit deux jours plus tard « Une situation qui révèle la nécessité pour le Ministère de l’intérieur et des Collectivités territoriales de définir avec les Affaires Etrangères, la Commission Haïtiano-Dominicaine et le gouvernement dominicain, un cadre spécial de coopération entre les communes établies des deux côtés de la frontière. Car, si le Maire de la ville dominicaine Restauracion a pris le soin d’exiger une autorisation de l’Etat central dominicain, c’est parce que dans son esprit, à une certaine dimension, la coopération doit se faire à l’intérieur d’un cadre légal et administratif. Si Haïti est un pays au même titre que la République Dominicaine, les autorités haïtiennes doivent aussi mettre en place des mécanismes de coopération d’urgence entre les populations évoluant le long de la frontière haïtiano-dominicaine pour éviter que demain, une lettre adressée par un responsable haïtien ne soit pas interprétée contre les intérêts d'Haïti et l’intégrité de son territoire ».

« Toutefois, nous avons attiré l’attention du Sénateur sur le fait que sa lettre devrait être accompagnée d’un document plus détaillé en vue d’établir le contexte de sa demande, de la circonscrire dans le cadre des pratiques d’entraide transfrontalière et d’assurer certaines précautions diplomatiques et historiques. Rien n’empêchait au Ministère des Affaires Etrangères de jouer son rôle, pour éviter que notre pays soit perçu comme une jungle où les procédures de relations inter-étatiques ne sont pas respectées », poursuit le proche du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK).

D’autres qui se sentent humilier face aux Dominicains rappellent que sénateur Larêche avait manifesté son désaccord avec la présence de militaires dominicains sur le sol haïtien en octobre 2016.

Certains avancent « Les soldats dérangent, mais pas leurs faveurs!»

Dans ce même ordre d’idée, ces soi-disant donneurs de leçon aux politiciens parias ne devraient-ils pas être dérangés, aussi, sur le fait qu’Haïti importe la majorité des produits alimentaires, de la construction et autres de la République dominicaine, et dans un commerce quasi-unidirectionnel?

La majorité des produits dominicains, faits spécialement pour exporter en Haïti, sont de mauvaise qualité. Nationalistes, entrepreneurs et gouvernements successifs haïtiens n’ont rien fait pour redresser la production nationale. Cela ne devrait-il pas déranger?

Est-ce que cela ne devrait-il pas déranger aussi, quand le gouvernement haïtien avait accordé, au cours des dernières années, la majorité des contrats de construction d’infrastructures, soi pour des centaines de millions de dollars, à des compagnies dominicaines et au détriment des entreprises nationales?


Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

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