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jeudi 19 janvier 2017

Roobens Philogène, le buteur ignoré

21 buts en 2014, 16 en 2015, 15 en 2016. Il a 21 ans depuis le 24 décembre 2016. Roobens Philogène est l'un des buteurs les plus réguliers du championnat national. Pourtant le natif de Ouanaminthe ne fait pas partie de la sélection nationale haïtienne. Il a disputé une seule rencontre avec les moins de 23 ans. Qui est ce buteur ignoré?


13 buts du pied droit, dont un penalty, 2 du pied gauche et le compte est bon. Il s'appelle Roobens Philogène et avec 15 buts en 2016 il a récidivé en raflant le soulier d'or national en D1 pour la 2e année consécutive. Comme pour jouer avec les chiffres, il marque 15 fois en 2016 après avoir marqué 16 fois en 2015. Mais de ça, le jeune Ouanaminthais ne s'en rend même pas compte. Son souci est ailleurs: dans son rêve de faire partie de la sélection nationale haïtienne, son ambition d’évoluer un jour en Angleterre, sa soif de boucler ses études en sciences économiques, mais encore sa passion de marquer des buts.


«Marquer des buts, c'est tout ce que je sais faire sur un terrain. J'ai commencé le football dans les rues de ma ville natale en évoluant pieds nus avec mes petits camarades du quartier. Depuis mes débuts dans le football, j'ai toujours évolué comme attaquant. Je n'ai jamais su jouer à un autre poste. Les entraîneurs avec qui j'ai travaillé n'ont jamais regretté puisque je terminais souvent comme meilleur buteur», raconte-t-il.

Pourtant le 3e des 4 enfants de sa famille ne fait pas partie des joueurs prisés par les sélectionneurs. Il ne faisait pas partie du plan du sélectionneur, Patrice Neveu, parti de son poste, et Jean-Claude Josaphat qui assure l’intérim ne l'a pas encore convoqué. On dirait qu'il manque quelque chose au profil de ce joueur pour qu'il puisse entrer dans leur plan.

Né à Ouanaminthe le 24 décembre 1995, ce jeune homme qui dit être en 2e année sciences économiques commence à jouer au football pieds nus dans les rues de sa Ouanaminthe natale avec une seule obsession : marquer des buts. C'est en 2014 qu'il se fait connaître du grand public au sein du club de sa ville natale fondé seulement trois années plus tôt et qui brigue une place en D1. A la fin de la saison, Roobens inscrit 21 buts alors qu'il n'avait que 18 ans. 21 buts qui aideront considérablement son club dans la course à la montée. 21 réalisations qui servirent à aider sa formation à obtenir, en plus de la montée, le titre de champion de D2 comme cerise sur le gâteau. En 2015, il intègre la sélection U20 de Jérôme Velfert avec laquelle il dispute la phase Concacaf des éliminatoires de la Coupe du monde U20. Il rate le billet qualificatif et loupe un peu la chance de pouvoir se placer dans la meilleure vitrine qui soit: la Coupe du monde de la FIFA U20. Depuis, Roobens, qu'on surnomme "Paloulou" qui a connu une période trouble, n'a plus été convoqué en sélection. "J'ai été retenu pour disputer une rencontre en U23. après j'ai été appelé en sélection A, mais cela a duré le temps que la nouvelle me parvienne. Je n'ai même pas eu le temps de rejoindre le centre d'entraînement. Donc le sélectionneur n'a même pas eu le temps de me voir à l'oeuvre à l'entrainement".

S'il croit qu' "une place en sélection est chère", le 3e des quatre enfants de ses parents ne désespère pas pour autant. Il prend le temps de s’évaluer : "Ma force est dans la finition mais aussi dans ma capacité de participer au travail collectif même sans ballon", sans pour autant montrer sa faiblesse dans le jeu de tête, puisqu'il ne se souvient même plus depuis quand il a marqué de la tête, vu que sur les quinze buts qu'il a marqués en 2016, il n'en a marqué aucun de la tête. Roobens rêve de jouer en sélection, mais sa plus grande aspiration est d’évoluer dans le football anglais à cause de cette osmose qu'il y a entre le public et le club, cette maniêre qu'ont les fans anglais de soutenir leur équipe du commencement à la fin sans prendre du répit, mais aussi de l’intensité du jeu et un peu même de la sportivité qui existe dans ce football. «Je rêve d’évoluer en Angleterre. Le public soutient son équipe du coup d'envoi au coup de sifflet final. C'est motivant et on comprend aisément qu'un joueur évoluant dans une telle ambiance soit plus motivé et ait envie de tout donner. C'est vrai, c'est un football "gason pa kanpe" mais si c'est pour vivre avec une telle ferveur du public je suis preneur», avance-t-il.

A 21 ans, il ne veut même pas parler de petite amie. Pour le moment, le buteur ouanaminthais se contente d’être l'idole de toute une ville en attendant un jour de devenir l'idole de tout un peuple.

Crédit: http://www.lenouvelliste.com/article/167416/roobens-philogene-le-buteur-ignore#disqus_thread



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