Le commissaire du gouvernement, Pelinos Mompremier (photo d'archives) | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info |
Sous la
direction du commissaire du gouvernement, une équipe composée d’agents de
l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherche (IBESR) et de la Police
Nationale d’Haïti (PNH) effectue des visites surprises, surtout pendant la soirée,
dans les boîtes de nuit, les bordels, les places publiques et les hôtels.
Le dimanche
18 décembre, les autorités ont arrêté 20 mineurs dans les boîtes de nuit dans
la commune frontalière de Ouanaminthe.
Le samedi 24
décembre, l’opération à débuté vers les 7 heures du soir et a pris fin le
lendemain vers 2 heures du matin. Ce jour là, 17 personnes dont 14 mineurs, 2
majeurs qui étaient en compagnie de mineures et le propriétaire d’un bordel ont
été arrêtés.
Le troisième
jour de l’opération a mené les autorités dans la commune de Trou-du-Nord, où 9
mineurs et un majeur ont été arrêtés.
Dans cette
commune, le commissaire a ordonné la fermeture d’un bordel, estimant que ceci
fonctionne en pleine violation des droits des enfants. « Dans une cour où habite
une famille, le propriétaire implante un bordel, sous une tente de 11 chambres,
un peu à côté de sa maison. Le plus étonnant dans l’affaire, c’est que le
propriétaire loge 3 mineures dans une chambre sous la tente, au milieu des prostituées.
Les enfants sont âgés respectivement de 3 ans, 6 ans et 9 ans », s’indigne
le commissaire du gouvernement qui a fait savoir qu’un mandat est décerné
contre le propriétaire de ce bordel.
« Parmi
les mineurs arrêtés à Trou-du-Nord, on compte des enfants de 10, 11 ans », a fait savoir
commissaire Mompremier, lors d’une interview en exclusivité au journal Nord-Est
Info, le 27 décembre 2016.
Après
avoir emmené les mineurs au commissariat de la zone pour remplir les
formalités, les autorités les conduisent dans un centre d’accueil pour enfants,
où ces mineurs passent la nuit. Le lendemain, le commissaire du gouvernement
autorise à leurs parents de les récupérer après une séance de formation animée
par l’IBESR à l’attention de ces mineurs. Cette formation vise à sensibiliser
ces contrevenants des dangers qu’ils encourent en se livrant à la débauche et en
fréquentant ces endroits réservés strictement aux adultes.
Quand aux
majeurs, ils passent la nuit en garde à vue.
« Je
permets aux majeurs de regagner leur liberté, le lendemain. Toutefois, je les
ordonne de se présenter au parquet », informe commissaire Mompremier qui a
aussi fait savoir que les contrevenants pourraient éviter une poursuite judiciaire.
Afin d’éviter
toute récidive sans sanction, le commissaire du gouvernement envoie les
dossiers au cabinet d’instruction.
« La
première phase de l’opération est une sorte d’alerte sur le danger de la délinquance
juvénile et infantile», déclare le chef du parquet de Fort-Liberté.
« Après
cette phase où le parquet fait preuve de clémence, tout contrevenant connaîtra
les rigueurs de la loi », a averti Pelinos Mompremier qui s’engage à
poursuivre avec cette opération tant qu’il reste à la tête du parquet. Une
opération qui couvrira les 13 communes du département du Nord-Est.
Interrogé par
Nord-Est Info sur les motifs de cette campagne, le commissaire Mompremier témoigne,
d’une part, « J’ai finalement décidé de travailler sur ce dossier, qui était
déjà dans mon agenda, suite à la recommandation d’un journaliste de Ouanaminthe,
au mois de juillet 2015 lors d’une rencontre avec des organisations de défense
et de promotion des droits des femmes, sur la priorité que les institutions
concernées devraient accorder à la lutte contre le phénomène de délinquance
infantile et juvénile qui se développe dans le Nord-Est » et d’autre part, le commissaire du gouvernement déclare que « Ce phénomène est une menace pour la société ».
Jéthro-Claudel
Pierre Jeanty
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