C'est avec le plus grand regret je constate que nos dirigeants, des dirigeants démocratiquement établis dans leur fonction, sont le symbole de la contre-productivité, de l'anti-peuple, de l'incohérence et d'une arrogance sans borne.
A un moment où presqu'aucun service social de base n'est accessible à la
population et les jeunes haïtiens fuient le pays par milliers en quête d'une
vie meilleure, nos dirigeants eux, ils se foutent de la misère des plus de 10
millions compatriotes, tant que leurs privilèges ne sont pas menacés.
Voulant conserver leur poste le plus longtemps possible, nos dirigeants
s'excellent dans l'intoxication de l'opinion publique afin de pouvoir tirer les
ficelles des habitants.
Le dernier coup de théâtre, est la mise en scène, depuis quelques
semaines, faites par des parlementaires en indexant tel et tel ministre comme
le responsable de la souffrance du peuple et l'handicap à la réalisation de
grands projets de développement dans le pays. Une manière pour les
parlementaires de se décharger de toute responsabilité. Chaque parlementaire
accule les ministres qui ne lui sont pas personnellement utiles et protège ceux
qui lui concéderaient des avantages personnels et individuels.
Intervenant au nom du bloc majoritaire de la chambre des députés, le
député de Thomassique, Francisque De la Cruz a octroyé le 18 avril dernier un
délai de 72 heures au président Jovenel Moïse pour opérer des changements au sein du
gouvernement. En cas refus du chef de l'Etat, c'est son poulain, le premier
Jack Guy Lafontant qui paierait le prix fort avec un vote de non-confiance. Par
là, le gouvernement tout entier sera renvoyé.
Face à l'inefficacité de l'administration publique pour apporter des
solutions aux multiples problèmes de la population, comment est-il possible
que les parlementaires ne mettent pas en question le gouvernement dans son ensemble?
Rappelons qu'une bonne partie des ministres de ce gouvernement ont été
imposés au président de la République et au premier ministre par des sénateurs
et des députés pour des raisons non-avouées à la population. Donc, les
parlementaires ne peuvent pas nier leurs responsabilités dans un quelconque
échec du gouvernement et se présenter comme des sauveurs sans fournir des
explications au peuple haïtien.
Si un ministre n'arrive pas à mettre en œuvre sa feuille de route, c'est
qu'il est échoué. Mais, qu'est-ce qui empêche aux parlementaires d'inviter, de convoquer
et d’interpeller, puis renvoyer ceux qui méritent d’être renvoyés?
Les 146 députés et sénateurs disposent de 7.2 milliards de gourdes de
144.2 milliards de gourdes du budget 2017-2018, pour les garantir une vie de
luxe. Un montant supérieur à la majorité des ministères, dont le Ministère de
la Santé Publique et de la Population (MSPP). Or, le parlement n'a pas dans ses
attributions ni la réalisation de projets de développement ni des activités d'assistance
sociale.
En plus des largesses qu'ils se sont accordées, de concert avec le
gouvernement, les parlementaires continuent d'harceler les ministres en vue de
s'emparer des fonds destinés à la réalisation des projets dans les communautés.
Donc, le renvoi ou le maintien d'un ministre ne vise en rien l'apport d’un
mieux-être au peuple haïtien.
Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
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