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samedi 15 juillet 2017

La République dominicaine durcit les mesures anti-Haïtien

Des ressortissants haïtiens à la frontière de Ouanaminthe-Dajabón / photo de Jésula Blanc
Depuis le mardi 11 juillet 2017, les autorités dominicaines ont renforcé les mesures  visant à réduire l’accès aux ressortissants haïtiens sur leur territoire.


Dans une note du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), l’organisation de défense des droits humains expose la situation et appelle les autorités haïtiennes à s’assoir en toute urgence avec le gouvernement dominicain en vue de trouver une issue favorable aux deux Etats insulaires.


Lisez, ci-dessous, la teneur de la note.

Les travailleurs transfrontaliers et les commerçants haïtiens n’ont plus accès en République Dominicaine sans avoir un passeport valide muni d’un visa dominicain. Cette nouvelle mesure qui serait adoptée par le gouvernement dominicain sans tenir informé son homologue haïtien est entrée en vigueur le 11 juillet 2017,  a observé le GARR.

A Ouanaminthe/Dajabón (Nord-Est), tôt le jeudi 13 juillet 2017, les commerçants haïtiens et les usagers de la frontière qui étaient venus effectuer des transactions comme à l’ordinaire à ce point frontalier,  se sont vu refuser l’accès en territoire dominicain.
Les travailleurs transfrontaliers qui font le va-et-vient au quotidien en territoire voisin n’ont pas non plus été épargnés. Beaucoup d’entre eux qui voulaient traverser la frontière en dépit de cette mesure ont été brutalisés par des agents de la Police Nationale d’Haïti. Ces derniers les ont contraints de vider les lieux.

Des travailleurs de la construction, de l’agriculture et des femmes de ménage qui voulaient traverser le point frontalier de Ouanaminthe/Dajabón ont été tous également bloqués, a rapporté Jésula Blanc, une représentante du GARR basée dans ladite commune.

Seuls les ressortissantes et ressortissants haïtiens qui disposaient d’un passeport valide muni d’un visa dominicain ou d’une carte de régularisation du PNRE pouvaient traverser la frontière.
A Carisal/Elias Piña (Centre), la situation n’est pas différente. Des commerçantes et commerçants qui se trouvaient à ce marché frontalier ont déclaré avoir été appréhendés puis gardés pendant une nuit au centre carcéral de Haina avant d’être reconduits en Haïti.

Cette mesure a provoqué l’intensification des rapatriements à ce point frontalier où 1094 migrants haïtiens ont été reconduits du 1er au 12 juillet 2017. 1008 hommes, 37 femmes et 49 mineurs ont été dénombrés au nombre des personnes rapatriées. 237 d’entre elles ont été assistées par le GARR.
A Anse-à-Pitres/Pedernales (Sud-est), les travailleurs transfrontaliers, les commerçants et autres usagers de ce point frontalier ont été aussi bloqués. Ce qui a occasionné un ralentissement des activités commerciales.

Même cas de figure pour les points frontaliers non officiels, notamment à Savane Bombe/Cacica (Cornillon/Grand-Bois) où plusieurs travailleurs et commerçants qui ont foulé le sol dominicain ont été reconduits en Haïti.

Face à cette mesure  soudaine qui est susceptible de provoquer une situation de tension à la frontière haïtiano-dominicaine, le GARR appelle les autorités haïtiennes à s’assoir en toute urgence avec le gouvernement dominicain en vue de trouver une issue favorable aux deux Etats insulaires.

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