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jeudi 6 juillet 2017

A la frontière de Dajabón-Ouanaminthe, les rapatriements se poursuivent, en silence

A la frontière de Dajabón (province de la République dominicaine) et de Ouanaminthe (commune du département du Nord-Est de la République d'Haïti), les rapatriements massifs des migrants haïtiens se poursuivent, en silence.


La Direction Générale de la Migration (DGM) du pays voisin envoie quotidiennement des bus bourrés de ressortissants haïtiens à la frontière.

En dépit que les rapatriements et les refoulements se font en pleine violation des droits des migrants, un silence s'intalle de plus en plus autour de ce dossier.

Arrestations sur leur lieu de travail sans avoir l’opportunité d’enfiler de vêtements propres, de longues heures de detention dans les prisons dominicaines sans pouvoir se nourir, non-accès pour informer des membres de la famille sur leur arrestation ou pour récupérer leurs biens sont, entre autres, faits dont les concernés continuent de dénoncer.

Après les peripeties en territoire dominicain, à leur arrivée à la frontière de Ouanaminthe, les ressortissants haïtiens reçoivent un accueil qui laisse à désirer.

Peu importe le besoin d'un rapatrié, il risque de ne pas être satisfait. Même s'il s'agit d'un plat-chaud, satisfaire un besoin physiologique, moyen de transport pour retourner dans sa ville d'origine ou se loger durant une nuit avant de retourner chez lui. On dirait que l'État haïtien et les organisations de défense des droits humains qui volaient au secours des migrants se désengagent au jour le jour, malgré la situation des rapatriés reste précaire.

Les rapatriements ont débuté officiellement en août 2015. Ils ont fait suite à l’expiration du Plan National de Régulation des Etrangers (PNRE) de la République dominicaine. Ce plan survenait à l’arrêt 168-13, publié en date du 23 septembre 2013 par la cour constitutionnelle dominicaine, qui a rendu apatrides plusieurs centaines de milliers Dominicaines et Dominicains d’ascendance étrangère, en particulier haïtienne. Cet arrêté remonte jusqu’en 1929 et entre dans le cadre de la reforme de la politique migratoire de ce pays.


Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

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