Le Consulat d’Haïti à Dajabón face aux multiples besoins des ressortissants haïtiens

Le vice-consul Gerilien Jean Louis | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info

Dans une interview accordée en exclusivité à Nord-Est Info à la fin du mois d’octobre 2017, le vice-consul et chef de poste a.i au consulat d’Haïti à  Dajabón, Gerilien Jean Louis expose d’un côté, les relations entre le peuple haïtien et le peuple dominicain, et d’un autre côté, les interventions de son institution en faveur des compatriotes qui en ont besoin.


« Par le fait de se trouver sur la frontière, le Consulat d’Haïti à Dajabón confronte régulièrement à deux problèmes qui ne concernent pas directement la diplomatie, c’est-à-dire, les conflits entre les éleveurs des deux côtés de la frontière et les commerçants haïtiens qui se trouvent souvent en difficulté au marché binational  à Dajabón », explique le vice-consul.

« A cause  des rapports étroits entre les habitants des zones frontalières de Ouanaminthe, du côté d’Haïti et de Dajabón, du côté de la République dominicaine, des conflits sont souvent éclatés. Les bétails des éleveurs haïtiens et dominicains traversent de l’une et de l’autre côté de la frontière », détaille-t-il pour expliquer les sources des conflits.

Pour pallier à cette situation, le consulat se verrait obliger d’organiser régulièrement des rencontres binationales entre ces éleveurs afin de faciliter une meilleure cohabitation sur la sur frontière.

Il y a aussi les problèmes de chaque jour. C’est-à-dire, des ressortissants haïtiens, dont les marchands, qui font face à des difficultés au niveau de l’immigration dominicaine et de la douane.

« Pour faire face à cela, le Consulat d’Haïti à Dajabón, cantonne au point de passage officiel Ouanaminthe-Dajabón une équipe d’agents sociaux pour faire les premiers contacts avec les ressortissants haïtiens qui pour la plupart ne connaissent pas les règlements ou ne parlent pas l’espagnol », raconte le vice-consul Jean Louis, tout en expliquant que « Le rôle de ces agents c’est de fournir des informations aux compatriotes, les orienter afin de faciliter les échanges avec les officiers dominicains, et d’intervenir en cas de conflit entre Haïtien et Dominicain sur la frontière ainsi que dans les localités faisant partir de la juridiction du Consulat, entre autres ».

La situation est totalement différente pour les autres consulats, fait-il remarquer.

Plus loin, le chef de poste a.i indexe une perception qui tente de réduire le champ de travail du Consulat à ses interventions sur la ligne frontalière. Gerilien Jean Louis rappelle que le consul joue aussi le rôle d’officiel d’état civil et de notaire pour ses ressortissants, tout en soulignant que la juridiction du Consulat d’Haïti à Dajabón s’étend jusqu’à Monte Cristi, Santiago Rodríguez, Manzanillo… C’est pour lui une façon d’expliquer que le personnel de cette institution serait des fois dépassé par l’énorme quantité de travail à effectuer.

D’un autre côté, Gerilien Jean Louis, vice-consul depuis 5 ans, parle de ses actions durant ses trois mois à la tête du  Consulat, soit depuis le 1er août 2017, particulièrement la distribution de kits alimentaires, hygiéniques et objets ménagers à 700 familles haïtiennes victimes lors du passage des ouragans Irma et Maria. Une distribution qui a été possible grâce à un support de l’Ambassade d’Haïti.

Le chef de poste semble aussi préoccuper par la situation des compatriotes qui sont par devant la justice en territoire voisin.

Plus loin, il dit souhaiter la réalisation d’un recensement afin de dénombrer les Haïtiens vivant dans sa juridiction, tout en vantant son approche qui mettrait en  valeur une relation de proximité avec les compatriotes haïtiens.


Jéthro-Claudel Pierre Jeanty