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vendredi 20 avril 2018

Un remaniement du cabinet ministériel pour se foutre encore d'un peuple aux abois


C'est avec le plus grand regret je constate que nos dirigeants, des dirigeants démocratiquement établis dans leur fonction, sont le symbole de la contre-productivité, de l'anti-peuple, de l'incohérence et d'une arrogance sans borne.


A un moment où presqu'aucun service social de base n'est accessible à la population et les jeunes haïtiens fuient le pays par milliers en quête d'une vie meilleure, nos dirigeants eux, ils se foutent de la misère des plus de 10 millions compatriotes, tant que leurs privilèges ne sont pas menacés.

Voulant conserver leur poste le plus longtemps possible, nos dirigeants s'excellent dans l'intoxication de l'opinion publique afin de pouvoir tirer les ficelles des habitants.

Le dernier coup de théâtre, est la mise en scène, depuis quelques semaines, faites par des parlementaires en indexant tel et tel ministre comme le responsable de la souffrance du peuple et l'handicap à la réalisation de grands projets de développement dans le pays. Une manière pour les parlementaires de se décharger de toute responsabilité. Chaque parlementaire accule les ministres qui ne lui sont pas personnellement utiles et protège ceux qui lui concéderaient des avantages personnels et individuels.

Intervenant au nom du bloc majoritaire de la chambre des députés, le député de Thomassique, Francisque De la Cruz a octroyé le 18 avril dernier un délai de 72 heures au président Jovenel Moïse pour opérer des changements au sein du gouvernement. En cas refus du chef de l'Etat, c'est son poulain, le premier Jack Guy Lafontant qui paierait le prix fort avec un vote de non-confiance. Par là, le gouvernement tout entier sera renvoyé.

Face à l'inefficacité de l'administration publique pour apporter des solutions aux multiples problèmes de la population, comment est-il possible que les parlementaires ne mettent pas en question le gouvernement dans son ensemble?

Rappelons qu'une bonne partie des ministres de ce gouvernement ont été imposés au président de la République et au premier ministre par des sénateurs et des députés pour des raisons non-avouées à la population. Donc, les parlementaires ne peuvent pas nier leurs responsabilités dans un quelconque échec du gouvernement et se présenter comme des sauveurs sans fournir des explications au peuple haïtien.

Si un ministre n'arrive pas à mettre en œuvre sa feuille de route, c'est qu'il est échoué. Mais, qu'est-ce qui empêche aux parlementaires d'inviter, de convoquer et d’interpeller, puis renvoyer ceux qui méritent d’être renvoyés?

Les 146 députés et sénateurs disposent de 7.2 milliards de gourdes de 144.2 milliards de gourdes du budget 2017-2018, pour les garantir une vie de luxe. Un montant supérieur à la majorité des ministères, dont le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP). Or, le parlement n'a pas dans ses attributions ni la réalisation de projets de développement ni des activités d'assistance sociale.

En plus des largesses qu'ils se sont accordées, de concert avec le gouvernement, les parlementaires continuent d'harceler les ministres en vue de s'emparer des fonds destinés à la réalisation des projets dans les communautés.

Donc, le renvoi ou le maintien d'un ministre ne vise en rien l'apport d’un mieux-être au peuple haïtien.



Jéthro-Claudel Pierre Jeanty


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