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lundi 19 janvier 2015

Haïti-Séisme / 5 ans: Une commémoration entre indifférence et incertitude

A Ouanaminthe le décret pris par le président haïtien Joseph Michel Martelly décidant - le lundi 12 Janvier 2015 a été déclaré journée de commémoration et de réflexion dédiée à la mémoire des victimes de la catastrophe provoquée par le tremblement de terre ayant dévasté le pays le 12 Janvier 2010 - n'a pas retenu l'attention de plusieurs secteurs de la communauté.


Majorité des institutions scolaires de la ville frontalière généralement considérées comme meilleures par rapport aux résultats obtenus lors des examens officiels n'ont pas chômé le jour ni organisé d'activités spéciales pour la journée.

De leur côté, les écoles de moins de renommée qualifient de "écoles borlettes" n'ont pas ouvert leur porte. Est-ce que c'est pour inviter les élèves à honorer la mémoire des disparus ou par manque de discipline?

Le marché binational organisé entre Haïti et la république voisine, chaque lundi et vendredi à Dajabón ( du côté de la République Dominicaine) ville frontalière avec Ouanaminthe a été fonctionné normalement.

Les autorités haïtienne ont donné libre accès aux compatriotes Haïtiens pour aller acheter des produits alimentaires de toutes sortes, produits ménagers ....

"Le problème économique" et "l'incapacité de l'état pour contraindre les citoyens à obéir à ses dispositions" sont les explications de certaines personnes à situation.

Contrairement au côté des voisins dominicains, dès qu'il s'agit d'un jour de commémoration le marché "binational" est formellement fermé.

Les banques commerciales ont été toutes fonctionnées. La Banque Nationale de Crédit (Bnc) n'a pas perdu une minute dans la journée de travail. Le pays a besoin d'argent, il faut travailler sans relâche!

Contrairement aux indications de l'arrêté présidentiel, les discos ont ouvert leur porte.

Des clientes et clients se sont amusés, dansés. Certains ont bu jusqu'à l'ivresse.

Préoccupée de la possible aggravation de la crise politique, une situation qui compliquerait davantage la vie des femmes et des hommes de ce pays, des riverains semblent ne pas donner trop d'importance au symbolisme du 12 janvier.

D'ailleurs, aucune activité commémorative n'a pas été remarquée à travers la ville de Ouanaminthe.

Les gens s'empressent pour se demander: "le gouvernement et les partis de l'opposition ont-ils trouvé un accord?", "Qu'est-ce qui s'est passé hier soir au parlement? Y avait-il de séance en assemblée nationale?"

L'avenir du pays est incertain. Les professionnels perdent de plus en plus le contrôle de leur lendemain, déclare un jeune ouanaminthais.

5 années seulement après la catastrophe naturelle la plus meurtrière de toute l'histoire d'Haïti, le devoir de mémoire commence déjà à se noyer par les contraintes économiques dont fait face la population ouanaminthaise, les crises politiques et l'indifférence.

Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

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