dimanche 1 octobre 2017

80è anniversaire du massacre Kout Kouto: Procession à Ouanaminthe et à Dajabón

Commémorarion du massacre de 1937. Des Haïtiens au bord de la rivière Massacre dans la soirée du 29 septembre 2017 | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info
Dans le cadre de la commémoration du 80è anniversaire du massacre du 2, 3 et 4 octobre 1937 en République dominicaine, appelé kout kouto (en créole) et perejil (en espagnol), un groupe d'Haïtiens du côté de Ouanaminthe (commune du département du Nord-Est d'Haïti) et un groupe de Dominicains du côté de Dajabón (province de la République dominicaine) ont effectué, vers les 8 heures du soir du vendredi 29 septembre 2017, une procession des deux côtés de la frontière pour se rencontrer à la rivière Massacre qui sert de délimitation entre les deux Républiques dans cette zone.


Dans cette rivière, nombre d'Haïtiens ont rendu l'âme, en tentant en vain de traverser la frontière.

Bougie allumée en main, ces habitants qui font la promotion de la paix sur l'Ile ont échangé des vœux de paix et de solidarité tout condamnant ce massacre orchestré par le président dictateur dominicain Leonidas Trujillo.

Dans la partie haïtienne, le groupe a été mené par Jésula Blanc, responsable regional du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR).

Dans son intervention, Jésula Blanc a déclaré d'entrée de jeu « Nous ne sommes pas là pour la haine ou la rancune ». Elle a rappelé que plus de 500 mil Haïtiens vivent actuellement en République dominicaine.

« L'Etat de notre pays a tellement manqué à ses responsabilités, si un autre massacre d'Haïtiens venait de se produire, les autorités haïtiennes ne feraient rien de plus que de prononcer des discours et de compter les cadavres", déplore la militante des droits de l'homme.

Donc, dans une telle éventualité, le véritable perdant sera le peuple haïtien.

La descendante de rescapé de Kout Kouto reconnaît que la tragédie de 1937 c'était jetée dans l'oubli durant les dernières décennies.

D’un autre côté, elle croit que les activités commémoratives de cette année devraient contribuer pour permettre de corriger la situation.

En octobre 1937, sous les ordres du président dominicain d’alors, Leonidas Trujillo, plus de 20 mil Haïtiens ont perdu la vie dans la partie Nord de la République dominicaine durant ces trois jours tristement célèbres. Des Dominicains au teint foncé qui ne pouvaient pas prononcer correctement le mot espagnol "perejil" ont été exterminés aussi à l'arme blanche. Parmi les bourreaux il y avait des civils ainsi que des militaires dominicains.



Jéthro-Claudel Pierre Jeanty

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