Des Haïtiens rapatriés à la frontière de Ouanaminthe | Photo de Jéthro-Claudel Pierre Jeanty |
L’Ile d’Haïti, ou Quisqueya, est partagée entre la République
Dominicaine et la République d’Haïti. Depuis la genèse de ces deux nations,
leur relation est compliquée. La
République d’Haïti connait une pauvreté chronique. 56% de la
population vivent avec moins de 1 dollar américain par jour, selon l’Institut Haïtien
de Statistique et d’Informatique (IHSI). Les Haïtiens sont obligés de se rendre
en République Dominicaine à la recherche du mieux-être. Certains se sont engagés
dans la coupe de canne sur les plantations. D’autres sur la plantation de bananeraie ou dans les
villes où ils pratiquent de petits métiers. Ils subissent toutes sortes de
mauvais traitements. Et, ils sont des centaines à être déportés chaque année de
la République Dominicaine dans des conditions infra humaines.
Plus prés
de nous sur la frontière de Ouanaminthe (côté haïtien) et Dajabón (côté
dominicain), ils sont nombreux ceux qui traversent en territoire voisin pour travailler dans les ménages, faire le commerce... C'est-à-dire faire grandir l'économie du voisin tout en se faisant humilier constamment. Particulièrement, les jours
de lundi et vendredi, les Haïtiens sont des milliers à participer au marché
binational organisé à Dajabón. Un marché qui est largement plus bénéfique
au Dominicains qu’aux Haïtiens.
Les Haïtiens
sont les principaux consommateurs des produits dominicains de toutes sortes (souvent de mauvais qualité ou périmés) : Produits alimentaires, matériaux de construction, etc. Les Haïtiens,
quant à eux, exportent très peu de marchandise vers la République Dominicaine :
des fruits, des céréales et des vêtements usagés en provenance des Etats-Unis
d’Amérique. Au cours de ce marché, les Haïtiens sont souvent victimes de brutalités
des soldats dominicains : bastonnades, viols, enfants et vieux ne sont pas
épargnés.
Malgré
cette situation épouvantable, les citoyens
haïtiens continuent à se rendre de l’autre côté de la frontière. Le chômage
chronique, la pauvreté et le besoin de survivre les poussent à choisir
l’humiliation en terre voisine au lieu de mourir de faim en Haïti. Malgré tout
cela, les dirigeants irresponsables et corrompus n’ont rien fait pour améliorer
la situation de la population. Le peuple haïtien se retrouve à la merci d’un
pays que ses ancêtres ont occupé pendant 22 ans.
Comme les
dirigeants déposent le tablier face à cette situation, la société civile doit
prendre le relai. Les jeunes doivent réfléchir profondément sur les nouvelles
orientations à donner au pays. Nous devons nous impliquer dans des actions
sociales et citoyennes. Nous devons agir pour conscientiser les autorités sur
la nécessité d’entreprendre des actions pour soulager nos parents, nos frères
et sœurs et prévenir un autre massacre.
Texte : Livens Saint-Vil & Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
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