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mercredi 9 septembre 2015

Smith Augustin critique l’inefficacité de l’accueil des migrants à la frontière de Ouanaminthe

Smith Augustin
Le spécialiste en droits humains, Smith Augustin, critique sévèrement l’inefficacité de l’accueil des migrants haïtiens qui abandonnent par peur la République dominicaine et ceux rapatriés par les autorités migratoires de ce pays à la frontière de Ouanaminthe (commune du département du Nord-Est d’Haïti).

Les migrants enregistrés ne reçoivent qu’une petite carte de la part des responsables de l’immigration haïtienne, et la promesse de les aider à l’avenir si c’est possible.

«Accueillir les migrants devrait vouloir dire: donner aux migrants les moyens nécessaires pour rentrer chez eux, et répondre aux besoins immédiats, tels nourriture et soin de santé», rappelle le spécialiste en droit de l’Homme.

Selon lui, «la structure d’accueil établie à la frontière de Ouanaminthe, représente la faiblesse et irresponsabilité de l’Etat haïtien».

Même le contenu du formulaire à utiliser pour l’enregistrement des ressortissants haïtiens, est encore un sujet de débat et de divergence entre les responsables d’institutions intervenant dans l’accueil des migrants, près de trois mois après le 17 juin 2015 qui était la date limite d’inscription au Plan national de régulation des étrangers (PNRE) de la République dominicaine.

Le comité mixte national de solidarité n’arrive même pas à organiser l’accueil des migrants, comme le prétend le gouvernement haïtien.

La réponse des autorités haïtiennes se fait toujours attendre au niveau de la ville frontalière de Ouanaminthe, signale Augustin qui croit que l’Etat haïtien est encore au niveau de la préparation, mais dans la phase de réponse.

L’indifférence que montre l’Etat haïtien vis-à-vis des Haïtiennes et Haïtiens vivant en République dominicaine ne surprend pas nombre de responsables d’institutions intervenant dans l’accueil des migrants dans la ville de Ouanaminthe. Au contraire, elle correspond aux traitements que l’Etat inflige aux personnes exclues de la société, soulignent plusieurs d’entre eux.

«Quand ces gens sont là dans le pays comme paysans, démunis… ils n’ont aucune valeur aux yeux des autorités. Pourquoi cela serait différent quand ils se font rapatrier?», s’interroge Smith Augustin qui a déclaré que l’Etat haïtien est très cohérent dans ses irresponsabilités, dans ses comportements pour perpétuer l’exclusion qui gangrène le pays depuis plus de 200 ans.

Le comité mixte national de solidarité a été créé après 17 juin 2015 qui était la date du début des rapatriements officiels, ce qui est, selon Smith Augustin, une preuve d’insouciance des autorités haïtiennes du sort des compatriotes haïtiens en terre voisine.

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