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| Le sénateur Ronald Larêche | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info |
L'un des piliers
d'un système démocratique est la transparence. Ce principe est édicté dans tous
les manuels de base sur la bonne gouvernance. Cependant, ils sont nombreux de
hauts placés de l'administration haïtienne qui refusent de l'appliquer.
Le refus de
rendre des comptes est encore plus catégorique lorsqu'il est question d'argent.
Prenons le cas
d'un élu du département du Nord-Est, le sénateur Ronald Larêche.
L'élu de la
plate-forme Vérité se présente souvent volontiers pour financer de petits
projets au sein des communautés. Des projets avec, quelques fois, des budgets
de plus de 10 mil dollars américains, c'est minime pour une communauté, mais
important pour un individu.
Ce sénateur parle
toujours à cœur joie de ses interventions au sein des localités. Les
bénéficiaires sont le plus souvent des églises protestantes et des paroisses de
l'église catholique romaine.
Cependant, Ronald
Larêche change de ton quand il s'agit de répondre des questions sur la
provenance des fonds et le coût d'une réalisation.
Voici quelques exemples.
A l'occasion de
la fête des Pacques, le dimanche 16 avril 2017, sénateur Larêche a fait don
d'une génératrice de 20 kilowatts à la paroisse Notre-Dame de l'Assomption de
Ouanaminthe. Et, lors d'une interview, pour écarter la question sur la
provenance des fonds, il a listé ses réalisations et des interventions
sociales qu'il compte faire à travers le département du Nord-Est. Puis, à la question : Quel est le coût de la
génératrice ? Le sénateur a répondu « Cela reste à ma discrétion ».
A l'occasion de
la patronale 2017 de la commune Ouanaminthe, l'homme politique a organisé un festival où Roody
Roodboy et Rockfam (un artiste et un groupe de renommé nationale) ont performé.
Il a aussi fait installer des feux de signalisation dans un carrefour au
centre-ville, plus le don d’un lot d’équipements électroniques à la paroisse
Notre-Dame de Ouanaminthe.
Répondant aux
questions du journaliste Guiomètre Widelin de la radio Canarie FM, le samedi 19
août 2017, sénateur Larêche a encore hésité face aux questions susmentionnées.
En dépit d'une relance du journaliste, l'élu du Nord-Est n’a donné aucune
précision. Toutefois, il a fait savoir qu’il n’aurait pas encore payé les feux
de signalisation et des amis auraient décidé de l'aider à couvrir les dépenses.
Ronald Larêche
est un avocat, un ancien policier qui a travaillé dans la Direction Centrale de
la Police Judiciaire (DCPJ). Il a bénéficié deux mandats de quatre ans comme
député de la circonscription Capotille/Mont-Organisé, et ancien président du
Sénat haïtien. Donc, il connaît pertinemment que son comportement crée de la
suspicion. Il devrait aussi connaître l'ampleur de la lutte contre la
corruption et le blanchiment des avoirs à travers le monde.
Ronald Larêche
n'avait pas le temps de faire carrière comme avocat, voire pour avoir le temps
de faire fortune. Comme policier, il lui était carrément impossible de devenir
riche, sauf dans de « Conditions exceptionnelles ».
Est-il un grand
entrepreneur? Ou vend-il son "expertise" à de grandes agences où il
passerait régulièrement des contrats pour des salaires de 6, 7 chiffres en
dollar américain ?
Est-ce que c'est
l'argent des contribuables qui est en train de dépenser dans cette opacité ?
Pourquoi préfère
le sénateur d'être suspect au lieu d'indiquer la provenance de ses fonds et le
coût de ses interventions ? D'ailleurs, c'est bien d'aider les communautés.
Pense-t-il qu'il
aurait plus à perdre en révélant ses sources de financement ?
Enfin, que
cache-t-elle, cette opacité !
Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
jeantyjethro@gmail.com
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