Le chef de l'État haïtien, Jovenel Moïse, le 14 août 2017 à Gaillard, à l'occasion de la fête patronale de Ouanaminthe | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / de Nord-Est Info |
Lors
de son passage dans la commune frontalière Ouanaminthe (voisine avec
Dajabón, du côté de la République dominicaine), dans la soirée du 14 août 2017, à l’occasion
de la fête patronale de cette commune du département du Nord-Est, le président
haïtien n’a pas cessé de surprendre les habitants avec des promesses surréalistes
de développement.
En visite dans la commune Trou-du-Nord le 25 janvier dernier, près de
trois semaines avant son entrée en fonction, Jovenel Moïse avait égrené une
longue liste de promesses aux communes frontalières d’Haïti. Durant les six
premiers mois de son administration, aucun grand ouvrage n’est pas encore lancé
à Ouanaminthe, pour ne pas dire « Aucun ouvrage » tout court.
En dépit de tout, le président de la République a revu ses intentions
à la hausse.
Devant une foule de plusieurs milliers d’habitants réunis dans la
localité de Gaillard, monsieur Moïse déclare « Après les cinq ans de
mon mandat, Ouanaminthe sera plus belle que Dajabón. C’est mon rêve »,
lance-t-il sous les applaudissements de partisans et sympathisants. « Je
le ferai », rassure président Moïse qui rappelle que lors de son enfance
Dajabón ne pouvait pas rivaliser Ouanaminthe.
Le président de la République promet la construction de gymnase, aérodrome,
école professionnelle, hôpital, marché public et abattoir modernes, ainsi que
l’asphaltage des rues.
Jovenel Moïse réitère sa promesse
d’électricité 24/24. « J’avais promis du courant électrique 24
heures par jour au pays, dans un délai de 24 mois. Un mois s’est déjà écoulé.
Il reste maintenant 23 mois », se rappelle-t-il.
« Je n’attendrai pas 23 mois pour électrifier Ouanaminthe et
Fort-Liberté 24/24 », avance Jovenel Moïse, avec insistance. Il veut se
montrer reconnaissant pour rôle prépondérant que Ouanaminthe a joué dans
l’acceptation de sa candidature à la magistrature suprême du pays.
Le chef de l’Etat a profité de l’occasion pour rectifier certaines
idées véhiculées au cours des dernières années, qui laissaient croire que le
central électrique de NREKA à Caracol aurait la capacité pour alimenter les
communes Ouanaminthe et Fort-Liberté. « Ces deux communes nécessitent près
de 10 mégawatts. Ce central n’a qu’une production de 10 mégawatts, et le parc
industriel de Caracol qu’il alimente consomme 5 mégawatts, soit la moitié de la
production ». Donc, il serait impossible que ces deux communes soient
branchées sur le réseau de NREKA.
Pour devancer Dajabón, la ville de Ouanaminthe ne peut pas se
contenter d’avoir quelques infrastructures. Les services sociaux de base
devraient être effectifs et efficaces. Les petites et moyennes entreprises, la
production locale et le commerce devraient être aussi créateurs de richesse.
Car sur ces points, la ville voisine dépasse largement Ouanaminthe.
Au sujet de la remobilisation de l’armée, le président promet une
force professionnelle et moderne au service du développement. De l’ouverture
dans un futur proche d’une école d’aviation militaire dans l’aéroport des Cayes
à l’utilisation des compétences des soldats dans la construction de grandes
infrastructures, Jovenel Moïse se montre convaincu qu’Haïti connaîtra un élan
de développement au cours de son quinquennat.
Au cours du meeting, le chef de l’Etat n’a pas cessé de vanter sa
« Bonne gestion » des biens de l’Etat et ses
« Réalisations » dans les départements de l’Artibonite et du Sud.
Jovenel Moïse prononçait son discours en présence, entre autres, de
son épouse, Marie Martine Joseph Moïse ; du sénateur Jacques Sauveur Jean ;
du député de Ouanaminthe Elisma Florvil ; des ministres des Affaires Etrangères
et de la Planification et de la Coopération Externe, Antonio Rodrigue et Aviol
Fleurant ; de la déléguée du département du Nord-Est, Irline Cadet ;
du vice-délégué de l’arrondissement de Ouanaminthe, Arold Joseph.
De leur côté, aucun des trois membres du conseil municipal n’était pas
présent pour recevoir le président de la République. Le maire titulaire,
Démétrius Luma a fait savoir qu’il n’a pas été informé de la visite du
président. Une situation qui dégoûte le maire qui informe que l’administration
municipale avait invité formellement le président de la République à prendre
part à la fête patronale.
Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
jeantyjethro@gmail.com
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