Jovenel Moïse, le 20 novembre 2016 | par Jéthro-Claudel Pierre Jeanty / Nord-Est Info |
Moins de quatre semaines avant la prestation de serment du nouveau président haïtien,
Jovenel Moïse, soit le 7 février 2017, un gouvernail difficile se charpente et
attend la nouvelle équipe.
Le début de l’administration
de Jovenel Moïse s’annonce compliqué, compte tenu de la situation économique et
financière du pays. Ainsi que la situation politique qui ne laisse pas
entrevoir de bon présage.
Pour
réaliser les multiples engagements pris lors de la campagne électorale, le
prochain président va besoin de fortes sommes. Or, certaines sources de
financement utilisées par les gouvernements passés ne sont plus envisageables,
selon des économistes.
Selon les
économistes, Kesner Pharel du Group Croissance et Thomas Laline « Contrairement
à Michel Martelly qui avait bénéficié des largesses de la communauté
internationale et des fonds PetroCaribe, Jovenel Moïse n’aura pas toutes ces
marges de manœuvres pour mettre à exécution ses promesses. Il aura les mains
liées ».
«
Alors que le budget pour l’exercice fiscal est estimé à 122 milliards de
gourdes, soit moins de deux milliards de dollars, les dégâts enregistrés lors
du passage de l’ouragan Matthew sont chiffrés à 2.8 milliards de dollars »,
avance Kesner Pharel avant de souligner que les recettes domestiques collectées
en vue du financement de notre budget n’ont jamais dépassé la barre de 1.5 milliard
de dollars.
D’un autre
côté, l’économiste a fait remarquer que les dons internationaux et les fonds
PetroCaribe sur lesquels ont toujours compté les précédents gouvernements sont
en train d’être réduits à une peau de chagrin. Ce sont, entre autres, argumentaires
des économistes rapportés par le quotidien Le Nouvelliste qui montrent la
précarité financière dans laquelle débutera le mandat du 58è président de la
République d’Haïti.
Du point de
vue politique, il y deux éléments majeurs à considérer. Premièrement, il s’agit
des principaux rivaux de la course à la présidence qui ne reconnaissent pas la
victoire de l’originaire de Trou-du-Nord (commune du département du Nord-Est), Jovenel Moïse.
Et,
expérience montre que, généralement, les opposants politiques en Haïti ne s’intéressent
pas à proposer une alternative à la population afin de gagner sa confiance et
bénéficier de son vote aux prochaines élections. Ils consacrent la majeure
partie de leur temps à manifester et à s’œuvrer pour faire échouer les actions
du gouvernement.
Deuxième, c’est
le fameux dossier «Guy Philippe». Dans l’éventualité que le sénateur élu de la Grand'Anse, Guy
Philippe est libéré par la justice des Etats-Unis d’Amérique, tout devrait
entrer dans l’ordre. Cependant, si l’inculpé est reconnu coupable et condamné, il
est fort probable que des manifestations violentes, une chasse aux sorcières
contre les lavalassiens et les citoyens américains, ainsi que des conflits
entre pro-Guy et anti-Guy s’éclatent dans plusieurs zones du pays,
particulièrement dans les départements de la Grand’Anse et de l’Artibonite.
Pour tuer de
tels mouvements, les forces de l’ordre pourraient faire usage excessif de la
force. Sauf s'ils trouvent un moyen pour prévenir ces turbulences.
Dans l’un ou
l’autre cas, le résultat sera l’instabilité. Donc, inutile de faire appelle aux
investisseurs nationaux et étrangers. Donc, un Etat en panneaux de moyen devra tout réaliser! Et, au risque du sabotage des infrastructures que le gouvernement pourrait se donner la peine de construire, ainsi que celles déjà existées.
A côté de
tout cela, il faut aussi considérer le rapport de l’Unité Centrale de
Renseignements Financiers (UCREF) révélant des indices selon lesquels Jovenel
Moïse aurait blanchi des fonds. Un dossier d’ordre administratif et judiciaire
que les opposants du président élu n’hésiteront à utiliser politiquement pour
déstabiliser le prochain gouvernement.
Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
Aucun commentaire:
Publier un commentaire