Le mardi 28 juillet 2015 a marqué le centième anniversaire de l’occupation étasunienne d’Haïti. En cette date maudite de l’histoire du pays, les intellectuels, les maîtres à penser, les leaders d’opinions du département du Nord-Est ont marqué cette journée par l’absence d’activités commémoratives, de débats publics, des rappels historiques, bref par un oubli remarquable.
Cent ans après ce débarquement des occupants, les conséquences néfastes perdurent encore dans la société haïtienne, selon divers professionnels avisés.
Dans un message adressé au peuple haïtien à l’occasion de la commémoration du débarquement des troupes étasuniennes en Haïti, le premier ministre, Evans Paul a maudit la date du 28 juillet 1915.
Diverses institutions haïtiennes et d’éminents intellectuels, surtout dans la capitale du pays Port-au-Prince, se sont consacrés pendant de longs mois pour documenter les 19 années (28 juillet 1915 à 21 août 1934) de l’occupation américaine et ses répercussions jusqu’en 2015.
Les communes de Mont-Organisé, Vallières et Ouanaminthe étaient des bastions des Cacos (les combattants de la résistance armée contre l’occupation américaine).
Par respect aux sacrifices qu’ont consentis les Cacos de cette zone, le département du Nord-Est devrait le porte-étendard des activités de commémoration qui visent à prévenir de nouvelles insultes à la mémoire haïtienne.
Mais, où sont passés les intellectuels de ce département! Peut-être ils trop occupés dans la recherche du pain quotidien. Il ne reste pas assez de temps pour se consacrer à la mémoire collective, l’histoire et l’avenir, qui ne sont que des choses immatérielles, intouchables et inconsommables.
En cette occasion, la Jeune Chambre Internationale (JCI) à Ouanaminthe a organisé une conférence sur "les cent ans l'occupation américaine en Haïti", présentée par l’historien Enance St-Fleur. Les organisateurs n’ont pu réunir qu’une trentaine de personnes dans une ville ayant plusieurs institutions d’enseignement supérieur et plusieurs dizaines d’écoles de niveau secondaire.
Mais, où sont passés les intellectuels de ce département!
Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
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